Gorges de la Truyère, le souffle sauvage du chemin
À la frontière entre la Lozère et le Cantal, les Gorges de la Truyère offrent une pause spectaculaire et apaisante sur le Chemin Urbain V. Sculptées par la rivière du même nom, elles dévoilent un décor minéral et forestier à la beauté brute. Vous verrez des falaises escarpées, des voies d'escalade, des eaux sombres et calmes, des sous-bois silencieux… Un contraste saisissant avec les plateaux ouverts de l’Aubrac, que l’on va découvrir.
Un paysage entre roche, eau et silence
Ici, la Truyère serpente dans des vallées profondes, entourée de forêts épaisses et de parois rocheuses. En fait, le relief est marqué, de toute évidence presque théâtral. L’eau y est sombre, mystérieuse, bordée de pierres et d’arbres penchés. Tout semble plus lent, plus posé. On marche ici comme on chuchote dans une cathédrale de nature, absorbé par l’ambiance et les sons feutrés.

On croise peu de monde dans ces gorges sauvages, en raison de cela on découvre beaucoup de vie sauvage : milans royaux, chevreuils, hérons, et parfois même loutres se partagent les lieux avec une grande discrétion. Le randonneur attentif y trouvera des trésors de calme et d’observation.
Le viaduc de Garabit : un pont dans le ciel
Les randonneurs peuvent admirer le viaduc de Garabit sous toute ses coutures car le GR passe entre ses arches. C'est l’œuvre de Gustave Eiffel. Ce pont métallique, classé monument historique, enjambe la vallée de la Truyère avec une élégance industrielle qui tranche avec la nature environnante. C’est un site impressionnant, visible depuis plusieurs belvédères de la région. Il symbolise à la fois le génie humain et le respect des grands paysages.

Les gorges de la Truyère, un détour qui en vaut la peine


Il faut dire que les gorges de la Truyère ne sont pas sur le tracé principal du Chemin Urbain V. Elles sont facilement accessibles en venant de Saint-Flour, Loubaresse et Fridefont... Il suffit de quelques kilomètres pour prendre de la hauteur et profiter du paysage de défilés saisissants.
Les lieux se prêtent autant à une balade contemplative qu’à une pause pique-nique ou une simple halte au bord de l’eau. La baignade prend ses quartiers d'été à Mallet. Un crochet de quelques centaines de mètres après la descente de Faverolles permet d'accéder à la plage de Mallet. Les activités nautiques et la pêche se pratiquent sur les différents lacs aménagés (Garabit-Grandal, Lanau et Sarrans).
Cirque de Mallet
En descendant vers le cirque de Mallet, le chemin Urbain V offre une vue panoramique sur le lac de Garabit-Grandval. L’immensité du lac parsemé d’îlots, ceint d’affleurements rocheux et de versants verdoyants est un décor grandiose.

De plus, cette vastitude évoque l’hospitalité des lieux, celle des gorges qui s’élargissant ici en vallée. Dans ce cirque bienveillant étaient nichés un village et quelques terres cultivées. La métamorphose du site par la création du barrage du Grandval en 1959 a, depuis, donné toute sa place à l’eau et à la nature.

Autrefois profondes et inhospitalières, les gorges de la Truyère ont fait l’objet de prouesses techniques et humaines. Dès 1907, les ingénieurs et industriels se sont intéressés au régime torrentiel et au dénivelé de la Truyère à des fins hydroélectriques. L’épopée de la houille blanche était lancée. Pour preuve, pas moins de 9 grands barrages jalonnent la Truyère et le Lot pour produire aujourd’hui 10% de l’énergie hydroélectrique française.
Sur la partie cantalienne, se succèdent les barrages de Garabit-Grandval (1100 ha, 28 km de long), de Lanau (110 ha, 13 km de long) et de Sarrans (1000 ha, 35 km de long). Ces barrages sont aujourd’hui un patrimoine industriel. Par exemple le barrage de Sarrans est mis en valeur grâce à des visites et des supports d’interprétation racontant l’aventure de cette transformation et l’intérêt très actuel de l’eau-énergie.
« Ces paysages façonnés par l’homme, et conservant leur caractère sauvage » sont protégés en tant que « site classé » depuis décembre 2022.
À faire sur place
- Les falaises et le caractère sauvage des gorges sont propices à la nidification des rapaces. Vous pourrez observer le circaète Jean le blanc et le faucon pèlerin. Ce site fait partie le réseau Natura 2000. Le pic noir ou l’aigle botté tout comme de nombreux cerfs et chevreuils se cachent dans les forêts anciennes. Le bassin versant de la Truyère recense encore aujourd’hui une des plus belles populations de moules perlières de France et d’Europe.
- Pour les découvrir il y a les bases nautiques de Garabit, Mallet et Lanau. Vous pourrez pratiquer un riche panel d’activités : barques, canoës, kayaks, dériveurs, catamarans, paddle, rabaska (grand canot canadien) ou dragon-boat (longue embarcation traditionnelle chinoise) … Les pêcheurs aiment ce terrain de jeu extraordinaire réputé pour la pêche aux carnassiers.
- UTILE - Non loin du chemin, hors GR : le bar-restaurant le Belvédère de Mallet